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Les inégalités économiques et sociales

Toute société est différenciée et la spécialisation des tâches est particulièrement poussée dans nos sociétés, ce qui se traduit par des inégalités. On n'est pas seulement différent ou complémentaire, mais aussi mieux rémunéré, on dispose d'un accès aux ressources plus important. Toute différence devient inégalité à partir du moment où elle se traduit en termes d'avantages ou de désavantages par rapport à une échelle d'appréciation.

1. Quel tableau des inégalités peut-on dresser dans la France contemporaine ?
Si le revenu moyen des ménages a progressé depuis le début des années 1980, les disparités se sont accrues : l'augmentation du pouvoir d’achat des derniers déciles de revenus a été bien supérieure à celle des premiers, d'où une hausse du rapport interdécile. D'autre part, les titulaires de revenus du capital ont bénéficié de hausses de revenus bien supérieures à celles de ceux qui ne disposent que de revenus du travail.
Le sexe et l'âge apparaissent également comme des critères fortement discriminants : la généralisation des retraites et la hausse de leurs montants sont telles que la situation des plus de 60 ans s'est considérablement améliorée, alors que le niveau de vie des moins de 30 ans s'est dégradé ; les jeunes d'aujourd'hui ont un revenu inférieur à celui de leurs aînés au même âge).
Quant au patrimoine, on sait que sa répartition est plus inégalitaire que celle des revenus. Le fait que le patrimoine soit un stock a deux conséquences : d'une part, les titulaires des plus hauts revenus, ayant une propension à épargner plus forte, disposent aussi du patrimoine le plus important ; d'autre part, les ménages les plus âgés, en fin de cycle de vie, ont accumulé un patrimoine plus important que leurs cadets, qui, du fait de leurs difficultés d'insertion professionnelle et d'une relative dégradation de leurs revenus, peinent à réaliser une épargne.
Aux inégalités de revenu et de patrimoine s'ajoutent celles qui concernent le logement (subies par les plus jeunes), l'accès à la culture (les cadres possèdent presque cinq fois plus de livres que les ouvriers non qualifiés et vont quatre fois plus au théâtre que les agriculteurs.) et la santé.

2. En quoi la tendance séculaire à la réduction des inégalités a-t-elle modifié la structure sociale ?
Dans les décennies 1960-1970, l'attention des sociologues français se portait plutôt sur les catégories ouvrières (la société de consommation conduirait-elle à leur embourgeoisement ?) ou paysannes (leur diminution et les transformations de ce métier entraîneraient-elles la disparition d'une classe sociale ?).
Dans les décennies suivantes, l'attention s'est portée sur les classes moyennes. On parle ainsi de « moyennisation » de la société française, à entendre non comme un nivellement général mais comme un recentrage progressif sur les classes moyennes. Dans cette perspective, les « classes moyennes » doivent être comprises comme la catégorie des « professions intermédiaires » (ex-« cadres moyens »), une partie des « cadres supérieurs » (notamment les enseignants du secondaire) et des « employés ».
Cet ensemble apparaît comme l'élément le plus dynamique de la société française. Son expansion sur le plan démographique est la plus forte (de plus en plus de Français considèrent qu'ils en font partie). Tout un réseau d'associations, de nouvelles formes de sociabilité permettent à certains de leurs membres d'occuper progressivement des positions de notables. Le rôle et la place des catégories supérieures (bourgeoisie classique, dirigeants) en semblent réduits.
Mais, si la paupérisation absolue est infirmée à long terme, la paupérisation relative reste observable : depuis le milieu des années 1980, les inégalités de revenus se sont accrues. On constate même un accroissement de la population des pauvres et des exclus, un basculement dans la pauvreté de catégories jusque-là épargnées.

3. Quelle est l'articulation entre justice sociale et inégalités ?
Traditionnellement, on retient deux grands principes de justice sociale :

  • l'égalité, qui correspond à la justice commutative et à l'égal droit d'accès de tous les citoyens à des droits et prestations uniformes, renvoie aux idéaux universalistes de la Révolution française ;
  • l'équité, quant à elle, renvoie à la notion de justice distributive, corrective, ou différentielle (« à chacun selon ses besoins ou handicaps »). Dans cette conception, il est juste que l'État intervienne si le handicap est une inégalité que l'individu ne contrôle pas.

A priori, il n'y a pas de supériorité absolue d'un principe de justice sur l'autre : l'égalité des individus face aux remboursements des soins médicaux ne pose pas question. De même, la progressivité de l'impôt sur le revenu (principe d'équité) ne semble pas contestée d'un point de vue de justice sociale.
La réponse aux inégalités engage la société toute entière : ainsi, la création de zones d'éducation prioritaire peut être jugée comme légitime dans des sociétés dans lesquelles domine une justice distributive et être perçue comme moins fondée dans une société régie par le principe d'égalité de traitement de tous les citoyens par la puissance publique. C'est pourquoi le dosage entre l'égalité et l'équité détermine en dernier recours un choix de société et une forme de vie collective.

À retenir                                                           

Le plus
D'après l'INSEE, en 1999, un cadre perçoit en moyenne un salaire mensuel net de 3 190 euros par mois, soit 2,6 fois celui d'un ouvrier ou d'un employé. Cet écart est stable depuis plusieurs années, comme l'est celui entre les salaires masculins et féminins : un homme salarié à temps complet perçoit, en moyenne, une rémunération nette supérieure de 25 % à celle d'une femme.

 

Prof.: Tchamgoue Buttinol Pierre   - Thomasta.com -  Contactez-nous